Bonne nouvelle pour l’éducation affective et sexuelle ! Les jeunes parents d’aujourd’hui constituent sans doute la première génération à avoir pu parler de sexualité dans un climat de confiance et de bienveillance en famille. Or, ce dialogue riche et délicat impacterait directement les choix des jeunes dans leurs comportements sexuels. Ainsi, les enfants mieux informés retarderaient leur première expérience sexuelle et auraient moins de partenaires. Autrement dit, parler de sexualité avec ses enfants, permet d’en montrer l’importance et les enjeux dans le développement personnel et plus tard dans les grands choix de vie. Les jeunes sont alors mieux « armés » pour discerner et savoir ce qui est bon pour eux et ce qu’ils veulent en dépit de la banalisation de la sexualité et particulièrement de la sexualité adolescente.

Les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants et, la plupart du temps, savent instinctivement ce dont a besoin leur enfant. Il ne faut pas avoir peur de se faire confiance et ne pas nécessairement se référer à des « experts » de la parentalité pour poser une parole vraie, exigeante, rassurante et bienveillante sur ces sujets. Il existe des petits livres bien faits et adaptés à chaque âge qui peuvent servir de support à la parole de l’adulte et donner confiance aux parents pour amorcer le dialogue avec leur enfant. L’écueil serait de se contenter de mettre ces livres entre les mains des enfants sans pour autant nouer de dialogue. S’en inspirer sans s’en contenter. Lançons nous! Il y a plus de risques à ne pas parler qu’à être un peu maladroit au départ.

En effet, chaque enfant dans son développement psycho-affectif s’interroge à un moment donné sur son origine. Il peut se poser des questions fondamentales sur la manière dont on fait les bébés mais aussi sur les spécificités fille/garçon. Les réponses apportées à l’enfant contribuent à l’inscrire dans une famille avec des repères sur les différences entre les générations et dans une filiation particulière. Toutes ces questions sont très importantes car elles renvoient à la construction de l’identité de l’enfant. N’ayons pas peur de les aider à répondre aux questions « qui suis-je ? » et « d’où viens-je ? » pour que plus tard ils avancent dans la vie avec confiance sachant qui ils sont.

Il se peut que parler de sujets intimes avec ceux qui nous sont les plus proches soit source de peurs ou d’inhibition. Ces sentiments reposent souvent sur deux fondements : délicatesse et désir de ne pas blesser ou heurter et pudeur mal ajustée. Lorsque nous abordons ces sujets, nous avons, en premier lieu, à faire face à nos propres blessures, erreurs dans ce domaine. Nous n’avons parfois pas entendu de paroles vraies sur ce sujet ou nous avons pu être blessés par le manque de tact ou l’absence de retenue et de réserve de nos parents lors de notre enfance/adolescence. Quoi qu’il en soit, parler de sexualité et d’affectivité avec nos enfants, ce n’est JAMAIS parler de notre propre sexualité de parents.

Il sera toujours plus facile d’avoir ce dialogue lorsque celui-ci a été mis en place très tôt. Le tout petit enfant qui se pose des questions mais dont le corps n’est pas encore prêt à vivre la sexualité, impose sa spontanéité tant dans ses questions que dans la manière d’accueillir nos réponses. Osons donc répondre de manière adaptée à son âge et son questionnement. Utilisons les événements de la vie pour parler : une grossesse, une naissance, la lecture d’un imagier sur le corps à la bibliothèque.  N’oublions pas que le premier qui aura parlé sur ces sujets restera un peu la référence. A nous de décider si c’est notre parole qui comptera ou celle de l’école, de la télévision ou de la cour de récréation.

Parler de sexualité avec son enfant en respectant son âge et sa maturité, c’est instaurer une relation de confiance qui sera particulièrement porteuse à l’adolescence. Ne nous privons pas de ces moments de qualité parents/enfants. Quand la puberté arrive, poursuivons ce dialogue tout en nous appuyant aussi sur d’autres adultes, tels que les animateurs TeenSTAR !